Bissau, figée dans le temps?
Rien n’a changé. C’est comme si le temps s’est arrêté ici. Ma première fois à Bissau c’était en 2009; à l’époque déjà, je trouvais que la Guinée- Bissau avait refusé de monter dans raté le train du développement. Cette impression s’est renforcée pour mon plus grand désarroi lors de mon récent séjour. C’est le drame des pays traumatisés par la guerre. C’est comme si la vie s’arrête. Comme si les uns et les autres vivent dans la crainte que le K.O se réinstalle… Triste histoire!
Petite note personnelle :
Mon grand frère Thierry m’a demandé si Bissau s’est finalement décidé à investir dans le développement des infrastructures; je n’ai pas osé lui donner une réponse… de toutes les façons, je crois qu’il la connaît. Thierry, le palais présidentiel a été réhabilité. C’est déjà en soi une bonne nouvelle. En 2009, en plein centre ville, le bâtiment portait les traces d’un coup d’Etat.
Grand frère, le courant ici est un luxe, la plupart des endroits où sont alimentés par des groupes électrogènes, et la connexion internet quand elle existe est mauvaise voire limitée…
Une paix fragile:
Au bout d’un moment, le temps de quelques sorties, je finis par prêter attention à des véhicules. Rien d’extraordinaire me direz vous! Sauf qu’en fait de véhicules banals, il s’agit de blindés militaires stationnés près de l’hôtel. Après renseignements, j’apprends que c’est un contingent nigérian de la CEDEAO, du maintien de la Paix détaché en Guinée- Bissau pour -s’assurer que Ie pays reste et demeure stable. Ça rassure, ça vous calme.
Petite note personnelle: lors de mon précédent séjour, deux jours plus tard après mon départ, les militaires décidaient que « la recréation est terminée » et qu’eux, garants de la loi et de I’ordre, ils devaient réinstaurer le cours normal des choses.
Dans ces conditions, voir ECOMIB (La mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau) vous apaise le cœur, et vous rappelle qu’à n’importe quel moment ça peut péter! Même a « Fongolémi* », Buba qui se situe à plus de 300 km, recevait une visite de la mission ECOMIB. HUM! Les soulèvements commencent souvent dans le maquis. Il vaut mieux avoir l’œil partout, du moins, tant que c’est possible.
C’est dire qu’en Guinée-Bissau, on est assis sur une poudrière…..
Un pays sous perfusion: presque tous les pays africains bénéficient d’appui de toute sortes; l’aide au développement; c’est un fait! Certains ont même souscrit à l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endetté) pour pouvoir grappiller des sous. -Peut être c’est mon ignorance qui parle et si c’est le cas, merci de m’en excuser. En Guinée Bissau, sur les 1000 km de route que j’ai eu faire, il me semble avoir vu plus de tableaux valorisant les appuis des bailleurs ici qu’ailleurs. Croyez-moi , je travaille dans le développement durable depuis 7 ans et franchement le pays comptabilise trop de « MOl; bailleur je t’ai appuyé. » On aime dire que la Guinée-Bissau est peut être un pays, mais pas un Etat! Cela serait un début d’explication. Un Etat nécessite des institutions fortes et crédibles pour rassurer les bailleurs. Je sais ce que vous me direz, avec les coups d’Etat, le temps a suspendu son envol; résultat des courses, Bissau a un train de retard. Aussi, qui s’intéresse aux trains à l’heure?
Et si je veux shopper? Les choses que tu entends ailleurs et puis tu jures que ça ne peut pas être vrai. Après une semaine passée dans le Bissau profond, me voici dans la capitale. Hum! La fille que je suis décide de faire les boutiques. Les boutiques, elle dit. Maéva m’avait pourtant annoncée les couleurs : » Moi je ne fais pas mes courses ici. Ça coûte cher et il n’y a rien à acheter ici. Je fais mes courses au Portugal ». Je pensais que c’était une façon de parler! Hum! je croyais! Point de grande enseigne genre Casino ou autre chaînes de supermarché, point de prêt à porter comme on peut en voir dans les grandes Capitales! Sériously? Je vous assure que jusqu’à présent je refuse de croire que cela puisse être vrai! Je m’en vais de ce pas au bureau des réclamations: Sieur, mon guide ne m’a pas amené aux bons endroits!
La suite sous peu….
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